de Marc Antoine Colin, ETAI, 192 pages 23 x 31 cm, couverture rigide sous jaquette.
Qui aurait cru, au début des années 1930, que Delahaye entreprendrait la construction de voitures de sport ? L’activité automobile de la respectable firme de la rue du Banquier repose alors sur une gamme de voitures de tourisme des plus conservatrices, tandis que la fabrication de véhicules utilitaires assure le pain quotidien de la société. La crise économique et ses conséquences imposent à Delahaye de partir à la conquête de nouveaux marchés. Dès 1936, le développement de la six-cylindres 136 concrétise l’orientation sportive de la marque, tout en faisant le bonheur des principaux carrossiers. Habillées par Chapron, Figoni et Falaschi ou Saoutchick, les 135 se font, tour à tour, classiques, audacieuses ou extravagantes. Au même moment, les versions les plus sportives acquièrent un remarquable palmarès et remportent, entre autres, les 24 Heures du Mans en 1938. La guerre met provisoirement un terme à cette réussite. En 1946, Delahaye reprend la production de son modèle à succès qui incarne, jusqu’en 1951, une certaine idée de l’élégance et du grand tourisme à la française. Forte d’une grande robustesse et d’une remarquable polyvalence, la Delahaye 135 et ses dérivés figurent encore, cinquante ans après leur disparition, parmi les modèles les plus emblématiques de la construction nationale.